La colère gronde au sein de la jeunesse originaire du territoire de Lwebo, dans la province du Kasaï. Dans une déclaration publique lue ce mercredi à Tshikapa par leur président Joël Idikayi, ces jeunes ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « marginalisation politique délibérée » de leur territoire par le gouverneur Crispin Mukendi Bukasa.

Au cœur de leur indignation : l’attribution d’un seul ministère à Lwebo dans le gouvernement provincial récemment formé. Une décision qu’ils jugent injuste et discriminatoire, en contradiction avec les principes d’équité et de développement équilibré.

« Nous contestons la politique de deux poids deux mesures appliquée par le gouverneur Mukendi, en octroyant un seul ministère au territoire de Lwebo comme s’il s’agissait d’un privilège », ont-ils déclaré.

« Le partage des responsabilités devait être équitable, conformément à la loi sur la libre administration des provinces, qui prévoit dix ministères par gouvernement provincial. »

La jeunesse lwéboise, principalement installée à Tshikapa, affirme que leur territoire est systématiquement mis à l’écart, malgré l’existence de nombreux cadres compétents originaires de cette entité.

« Le territoire de Lwebo subit un châtiment politique non justifié. Nous condamnons cette injustice silencieuse et exigeons que le gouverneur rectifie le tir en redonnant au territoire sa juste place au sein de l’exécutif provincial », ont-ils insisté.

Les jeunes appellent le gouverneur Crispin Mukendi à plus de considération, de transparence et d’équilibre territorial dans sa gestion du pouvoir. Selon eux, cette situation pourrait fragiliser la cohésion communautaire et raviver des tensions déjà latentes dans la province.

« Ce type de gestion exclusive alimente la frustration et la division. Le gouverneur doit écouter toutes les composantes du Kasaï s’il veut garantir une gouvernance stable et inclusive. »

Alors que l’affaire commence à faire du bruit dans certains milieux politiques, des voix s’élèvent pour appeler au dialogue et à une révision de la composition du gouvernement provincial, afin d’éviter un malaise politique durable.

Daniel Ndaye