Kinshasa, 27 juin 2025 — Un nouveau scandale ébranle la gestion des fonds publics en République Démocratique du Congo. Un rapport explosif du mouvement citoyen Filimbi, publié le 26 juin à Kisangani, accuse le FRIVAO (Fonds de Réparation et d’Indemnisation des Victimes des Activités illicites de l’Ouganda) d’avoir détourné un million de dollars américains initialement destinés aux victimes de guerre.

Selon ce rapport, le FRIVAO aurait attribué, sans appel d’offres ni respect des procédures légales, un contrat d’un million USD à l’agence privée DIVO INTERNATIONAL SARLU pour la réalisation d’un documentaire sur la guerre des Six Jours à Kisangani. Le contrat, d’abord estimé à 700 000 dollars, a fait l’objet de deux décaissements successifs de 500 000 USD, en toute opacité. Le film, censé être livré en deux mois, n’a été présenté qu’après six mois de retard, à Kinshasa, sous la pression de Filimbi, dans la salle Show Buzz — propriété du dirigeant de DIVO — en présence du coordonnateur du FRIVAO.

Pour Filimbi, ce projet mémoriel s’est transformé en vitrine de clientélisme, favoritisme et mauvaise gestion des fonds publics. Le mouvement appelle à un audit indépendant et public du FRIVAO, ainsi qu’à des poursuites judiciaires contre les responsables de ces dérives.

Ce scandale s’ajoute à une série d’alertes lancées depuis plusieurs mois. Des voix telles que la LUCHA et le député Flory Mapamboli dénoncent déjà une instrumentalisation du FRIVAO et du FONAREV, accusant ces structures de détourner les ressources pourtant allouées aux victimes des conflits armés. Certains demandent désormais une réforme en profondeur, voire le remplacement pur et simple de ces fonds.

Rédaction