Kinshasa, le 10 juin 2025 – La Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), emblème historique de l’industrie minière congolaise, traverse une nouvelle zone de turbulence. Un rapport parlementaire, remis le 9 juin au président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, dénonce une gestion « désastreuse et opaque » de la société publique, relançant le débat sur la gouvernance des entreprises d’État en République Démocratique du Congo (RDC).

Selon les conclusions du document, fruit d’une commission d’enquête parlementaire, la Gécamines souffre d’une « gouvernance conflictuelle et calamiteuse ». La direction de l’entreprise est accusée de ne pas respecter ses obligations sociales et de prendre des décisions « irrationnelles » aux conséquences financières lourdes. En 2024, ces choix auraient conduit à des pertes évaluées à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Le rapport n’épargne aucun pan de la gestion actuelle, pointant un manque criant de transparence, des conflits internes persistants et une opacité dans la gestion des revenus miniers, pourtant cruciaux pour les finances publiques du pays.

Ce nouveau signal d’alarme relance les interrogations sur la capacité de l’État congolais à réformer efficacement ses entreprises stratégiques. Malgré de nombreuses promesses de réformes et des engagements en faveur de la bonne gouvernance, la Gécamines semble illustrer l’écart persistant entre discours et réalité sur le terrain.

Les réactions au sein de la classe politique ne se sont pas fait attendre. Plusieurs députés appellent à des sanctions contre les responsables de cette mauvaise gestion et exigent une refonte en profondeur du modèle de gouvernance des entreprises publiques.

Denis BABI WA MULUMBA