Kinshasa, 7 juin 2025 — La rencontre inattendue entre le président Félix Tshisekedi et l’opposant Martin Fayulu continue de faire des remous sur la scène politique congolaise. Jean-Marc Kabund, leader du parti Alliance pour le Changement, est monté au créneau ce samedi pour critiquer vertement le discours de Fayulu, notamment l’évocation d’un prétendu « camp de la patrie« .

Pour Kabund, cette tentative de diviser le débat national en deux blocs — l’un se réclamant de la « patrie » et l’autre désigné comme son contraire — constitue « une erreur stratégique majeure ». Il y voit un danger pour la cohésion du pays, à un moment où les tensions politiques exigeraient au contraire des initiatives de rapprochement.

« Cette logique ne fait qu’attiser les clivages et compromet les faibles espoirs de réconciliation entre les Congolais », a-t-il déclaré dans un message publié sur le réseau social X.

L’ancien président a.i. de l’Assemblée nationale déplore un discours qui, sous couvert de patriotisme, selon lui, fragilise davantage l’unité nationale. Kabund insiste sur l’urgence d’ouvrir un dialogue véritablement inclusif, loin des postures politiques et des calculs personnels.

« Le peuple congolais réclame la paix, pas des affrontements d’ambitions. Il est temps de placer l’intérêt national au-dessus des positionnements partisans », a-t-il martelé.

Par cette prise de position, Kabund s’affiche comme un acteur de la modération et de l’appel au consensus, dans un contexte où les signes d’ouverture entre pouvoir et opposition peinent encore à produire des effets concrets.

Alors que certains saluent la rencontre Tshisekedi–Fayulu comme un pas vers l’apaisement, Kabund met en garde contre les dérives verbales qui pourraient anéantir toute avancée.

Alpha MUTOMBO NKONGOLO