Dans un appel empreint de passion et de lucidité, Stéphane Mwenya, coordonnateur adjoint de la Fédération Nationale de Théâtre (FNAT) au Lualaba, tire la sonnette d’alarme sur la disparition progressive des instruments traditionnels dans la musique congolaise. Selon lui, la jeune génération se laisse séduire par la modernité au détriment des symboles culturels enracinés dans l’histoire et l’identité du peuple.

« La génération actuelle doit tourner le dos au mimétisme et conserver nos instruments de la musique culturelle », déclare-t-il avec conviction. Pour lui, la tendance à privilégier les instruments modernes entraîne l’oubli de ceux qui ont longtemps porté la voix, les émotions et les traditions des communautés : tam-tam, tambour, flûte, balafon, et bien d’autres.

Il rappelle que chaque instrument traditionnel produisait un son porteur de sens, une voix qui racontait l’histoire, les douleurs, les joies et les luttes d’un peuple. « Chaque son qui résonnait livrait un message à la population », souligne-t-il, déplorant qu’aujourd’hui cette richesse soit mise de côté.

Stéphane Mwenya appelle particulièrement la jeunesse à prendre conscience de cette perte culturelle. Il les invite à valoriser, utiliser et transmettre l’organologie traditionnelle. Il conclut avec une sagesse pleine de sens : « Plus la plante vole haut, plus elle reste près de ses racines. »

Un appel à la mémoire collective et à la fierté culturelle qui résonne comme un hymne à la renaissance de l’authenticité musicale au Lualaba et au-delà.

Alix UMBA