L’ancien président congolais propose un pacte citoyen en douze engagements pour sortir la RDC de la crise, tout en accusant le pouvoir actuel d’avoir dévoyé l’État.

Un message solennel face à une « nation en péril »

Ce mercredi, Joseph Kabila est sorti de son silence pour adresser à la nation congolaise un message d’une rare intensité. Dans une déclaration solennelle, l’ancien président de la République démocratique du Congo a proposé un « pacte citoyen » devant permettre à la nation de se relever d’un « gouffre » politique, social et sécuritaire. Ce pacte s’articule autour de douze engagements qu’il considère comme les piliers d’un « redressement national indispensable ».

Douze engagements pour rebâtir la RDC

Joseph Kabila a énuméré une série de priorités nationales, présentées comme un plan de sauvetage structuré. Parmi les points les plus saillants :

Fin de la dictature et de la guerre, avec une volonté affichée de restaurer la paix et la démocratie sur l’ensemble du territoire.

Réhabilitation de l’État, par le retour à l’autorité légitime et au respect de l’État de droit.

Réconciliation nationale, pour réparer le tissu social et restaurer l’unité entre les Congolais.

Réforme économique, à travers la bonne gouvernance, la gestion transparente des ressources et une juste répartition des richesses.

Politique extérieure responsable, fondée sur le dialogue régional, la crédibilité internationale, et la fin du mercenariat étranger.

Critique virulente du régime de Tshisekedi

Dans la deuxième partie de son message, Joseph Kabila n’a pas mâché ses mots à l’encontre de l’actuel pouvoir. Il accuse les dirigeants du régime Tshisekedi de donner une image dégradante du pays :
« Le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels. Le Congo mérite mieux que cette politique extérieure, faite de jérémiades et de mendicité. »

Ces propos tranchants marquent une rupture avec la réserve que l’ancien président observait jusque-là. Il affirme sa conviction que, tout comme en 1960, 1990 ou 2003, les Congolais peuvent se rassembler et vaincre les « démons de la division » et les « violences armées ».

Un retour sur la scène politique ?

En déclarant « je m’engage à jouer ma partition », Joseph Kabila laisse entrevoir un possible retour actif dans la vie politique congolaise. Bien qu’il n’ait pas officiellement annoncé de candidature ou de nouveau mouvement, ses mots résonnent comme un appel à l’action — sinon à la mobilisation.

La balle est désormais dans le camp de la population et de la classe politique. Cet appel solennel trouvera-t-il un écho favorable dans un pays en quête de stabilité et de leadership ? L’avenir le dira.

Denis BABI WA MULUMBA