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RDC-Rwanda : L’Accord minier qui ravive les méfiances ? ( Reuters)

Un projet d’accord minier entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, avec l’appui des États-Unis, soulève une vague d’inquiétudes et de vives réactions à Kinshasa. Selon une enquête de Reuters, Washington pousse pour une entente qui permettrait au Rwanda de raffiner et de commercialiser légalement les minerais issus des zones artisanales de l’Est congolais.

Derrière cette proposition controversée, les diplomates américains défendent une logique géostratégique : en offrant au Rwanda un accès légal aux ressources congolaises via la transformation industrielle, ils espèrent désamorcer les tensions transfrontalières et freiner les incursions armées. « Leur raisonnement est simple : si le Rwanda peut bénéficier légitimement des minerais du Congo, il aura moins d’intérêt à les piller », a confié une source diplomatique.

Pour la RDC, l’accord n’est pas sans attraits. Il pourrait, selon certains observateurs, marquer un tournant vers l’industrialisation minière, améliorer la traçabilité des ressources, augmenter les recettes de l’État et affaiblir les groupes armés qui prospèrent actuellement sur l’exploitation artisanale.

Mais cette vision optimiste ne fait pas l’unanimité. En RDC, de nombreuses voix dénoncent une initiative qui pourrait légitimer la mainmise du Rwanda sur des ressources congolaises longtemps convoitées et sources de conflits meurtriers. Les souvenirs des pillages passés restent vifs, et l’idée de confier une partie de la chaîne de valeur minière à Kigali passe mal auprès de la société civile et de certains parlementaires.

Ce projet de partenariat, présenté comme un levier de stabilisation régionale, risque donc de ranimer les blessures historiques entre les deux voisins. Il pose aussi une question de souveraineté cruciale : jusqu’où peut-on aller pour la paix sans sacrifier le contrôle de ses ressources stratégiques ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives alors que les négociations se poursuivent dans une atmosphère déjà électrique.

Rédaction

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