Kolwezi – Dans une République Démocratique du Congo où la prolifération des églises suscite de plus en plus de débats, le gouvernement, par le biais du ministère national de la Justice, entend mettre de l’ordre dans le paysage religieux. Une vaste opération d’identification des pasteurs à travers le pays est annoncée, dans le but d’assainir un secteur souvent accusé d’abus et de dérives.

Cependant, cette initiative est loin de faire l’unanimité. Au Lualaba, elle suscite déjà de vives réactions, notamment de la part du prophète Nathanaël, leader spirituel de l’église Tabera à Kolwezi. Intervenant publiquement sur la question, il a fermement critiqué la démarche, la qualifiant de « moquerie » à l’endroit des hommes de Dieu.

« L’identification d’un serviteur de Dieu ne relève que de Dieu lui-même », a-t-il déclaré. Selon lui, une telle procédure, si elle n’est pas fondée sur des critères clairs et spirituellement légitimes, pourrait semer la confusion au lieu d’apporter la clarté attendue. « Sur quelle base reposera cette sélection ? » s’interroge-t-il, exprimant ainsi ses doutes sur la capacité de l’État à distinguer objectivement les véritables pasteurs des imposteurs.

Le prophète Nathanaël a également rappelé que les hommes de Dieu méritent considération et respect. « Ce sont des personnes qui se consacrent entièrement au service de Dieu et de son peuple. Les réduire à une simple procédure administrative, c’est nier l’essence même de leur vocation », a-t-il martelé.

Alors que le débat s’installe, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer plus de transparence sur les modalités de cette identification, tandis que d’autres estiment qu’un cadre légal est nécessaire pour éviter les abus dans le monde religieux.