Dialogue national en RDC : l’Église appelle à la paix, Kinshasa reste sur la réserve

Alors que l’Est de la République Démocratique du Congo est de nouveau en proie à une grave crise sécuritaire après la chute de Goma aux mains de la rébellion du M23, soutenue par l’armée rwandaise, les appels à un dialogue national se multiplient. Parmi les voix qui se sont élevées avec force, celles de l’Église catholique et de l’Église protestante occupent une place centrale. Ces deux institutions religieuses ont lancé une initiative visant à rassembler les différentes composantes sociopolitiques autour d’une même table, dans l’objectif de trouver une issue pacifique à cette crise persistante.
Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a réaffirmé cette volonté : « Nous recevoir, ça sera pour nous aussi de lui donner les réponses aux préoccupations qu’il avait exprimées », a-t-il déclaré, évoquant la nécessité de répondre aux inquiétudes exprimées par les acteurs impliqués.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Le parti au pouvoir, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a rapidement rejeté la proposition. Il estime que « l’Église n’a pas vocation de prendre des initiatives politiques », marquant ainsi une ligne de démarcation entre le pouvoir politique et les institutions religieuses dans la gestion de la crise.
Sur le plan international, des pays comme la France et la Belgique soutiennent activement les initiatives de paix et encouragent Kinshasa à privilégier le dialogue comme voie de résolution. Malgré ces pressions et soutiens externes, le gouvernement congolais continue d’afficher une certaine réserve face à ces appels.
Ce refus de s’engager dans un dialogue national sous l’égide des religieux pourrait compromettre les efforts de stabilisation, dans une région où les populations civiles paient un lourd tribut aux conflits armés. Alors que la situation reste tendue, la balle semble désormais dans le camp des autorités congolaises. Vont-elles accepter de tendre l’oreille aux propositions de l’Église et de la communauté internationale ?
Rédaction