Levée d’immunité de Kabila : le Sénat congolais se réunit à huis clos sur fond d’accusations de haute trahison

Kinshasa, le 15 mai 2025 — Un tournant politique majeur s’annonce en République démocratique du Congo. La Chambre haute du Parlement se réunit ce jeudi en séance exceptionnelle à huis clos pour examiner la demande de levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila, ancien président de la République et actuellement sénateur à vie. L’homme fort de Kinshasa pendant près de deux décennies est accusé de collusion avec la rébellion du M23, dans le but de renverser le régime en place.
La décision de tenir cette plénière à huis clos témoigne de la gravité et de la sensibilité de l’affaire. À l’issue de la séance, les sénateurs devront se prononcer sur l’opportunité de lever ou non l’immunité de Joseph Kabila, ouvrant potentiellement la voie à des poursuites judiciaires.
Une commission technique chargée d’examiner le dossier en profondeur sera constituée. Elle disposera de 48 à 72 heures pour soumettre une proposition à la plénière. La procédure pourrait toutefois s’étendre, compte tenu de la complexité du dossier.
Selon le gouvernement, l’ex-président serait l’un des instigateurs de la rébellion du M23, soutenue militairement par le Rwanda. Il aurait effectué des déplacements dans des zones sous contrôle de la rébellion, ce qui, pour Kinshasa, constitue une trahison manifeste.
Dans ce contexte tendu, le ministère de la Justice a ordonné son arrestation immédiate ainsi que la saisie de ses biens. Une démarche qui suscite un tollé dans les rangs de l’opposition. Plusieurs figures politiques dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une manœuvre du président Félix Tshisekedi pour affaiblir ses adversaires politiques et éliminer toute figure influente de l’ancien régime.
Bernard MUTOMBO