Lualaba : Six ans de pouvoir, six ans de tensions, l’investissement en péril

Lualaba – Six ans après l’accession au pouvoir de Félix Antoine Tshisekedi, la République Démocratique du Congo fait face à une instabilité persistante, notamment à l’Est du pays, alimentée par des tensions diplomatiques avec le Rwanda. Ces conflits n’affectent pas uniquement la population de cette région meurtrie, mais compromettent aussi sérieusement le climat des affaires à l’échelle nationale.
La relation conflictuelle entre Kinshasa et Kigali pèse lourdement sur l’environnement économique. Dans la province du Lualaba, les acteurs de la société civile s’inquiètent d’un effondrement progressif de l’attractivité de la RDC pour les investisseurs. « Pour remédier à cette problématique, le président doit commencer par mettre fin à la guerre à l’Est », a déclaré Lambert Menda, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile au Lualaba. Il pointe du doigt l’occupation prolongée d’une partie du territoire national, autrefois un carrefour économique régional, qui a déstabilisé les circuits commerciaux et productifs.
Du côté de la majorité présidentielle, certains tentent de relativiser. Fabien Kandal, membre de l’Union sacrée de la Nation, rappelle que « la guerre nous imposée par le Rwanda ne date pas d’aujourd’hui » et que l’investissement suit son cours, comme cela a été le cas sous Mobutu, Laurent-Désiré Kabila ou Joseph Kabila. Selon lui, le potentiel économique de la RDC reste intact malgré les turbulences.
Mais pour l’opposition, le bilan est sans appel. Clovis Mwenze, cadre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi au Lualaba, qualifie les six dernières années de « catastrophiques » pour le peuple congolais. Il dénonce une gouvernance marquée par la corruption et le détournement, rendant la RDC inapte à rassurer des investisseurs sérieux.
Alors que la situation reste tendue, la stabilité du pays et la relance économique dépendent désormais de la capacité du gouvernement central à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, à apaiser les tensions diplomatiques et à lutter efficacement contre les maux qui rongent l’administration publique.
Alix UMBA