Le feuilleton judiciaire du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo connaît un nouveau rebondissement. Initialement attendu ce mercredi 14 mai 2025, le verdict du très médiatisé procès de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo et de ses coaccusés a été reporté au mardi 20 mai prochain. C’est ce qui ressort de l’extrait de rôle publié par la Cour constitutionnelle.

Poursuivis pour un présumé détournement de plus de 285 millions de dollars américains liés au projet de Bukanga-Lonzo, Augustin Matata Ponyo, aujourd’hui député national, Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, et Christo Grobler, homme d’affaires sud-africain et patron de la société Africom, risquent de lourdes peines.

Lors de l’audience du 23 avril, le procureur général près la Cour constitutionnelle a requis dix ans de travaux forcés et de servitude pénale contre l’ancien Premier ministre, assortis d’une inéligibilité de dix ans. Le ministère public a également ordonné son arrestation immédiate. Déogratias Mutombo encourt quant à lui cinq ans d’inéligibilité, tandis que Christo Grobler pourrait être définitivement expulsé du territoire congolais.

Face au refus des prévenus de comparaître lors de la dernière audience, la Cour constitutionnelle a décidé de les juger par défaut, s’appuyant notamment sur les témoignages des inspecteurs de l’Inspection Générale des Finances (IGF), qui ont mené l’enquête sur ce projet qualifié de fiasco.

Sur le plan politique, l’affaire continue de faire des vagues. Le 12 mai, elle s’est invitée à la séance plénière de l’Assemblée nationale. Plusieurs députés ont dénoncé le gel du projet de résolution visant à soutenir les immunités de leur collègue Matata Ponyo. Cependant, Jean Claude Tshilumbayi, premier vice-président de l’Assemblée, a appelé à la prudence, préconisant une approche coordonnée autour de la démarche du président de l’Assemblée, Vital Kamerhe, qui s’est engagé à rencontrer le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta.

Alpha MUTOMBO MBIKAYI