Le gouverneur du Kasaï Oriental, Jean Paul Mbwebwa, a affirmé ce lundi sa volonté de répondre devant la justice, à la suite de sa mise en accusation par l’Assemblée provinciale. Cette dernière a transmis le dossier au parquet, lui donnant un ultimatum de 48 heures pour présenter sa démission.

Lors de la cérémonie du salut au drapeau organisée au Gouvernorat de province, le gouverneur a réitéré sa position, exprimée la veille au micro de Radio Okapi. « Je suis prêt à affronter la justice », a-t-il déclaré, dans un ton calme mais déterminé.

Le chef de l’exécutif provincial est accusé, aux côtés de plusieurs membres de son gouvernement, de détournement de fonds publics. Les montants en question s’élèveraient à 3 millions de dollars américains, provenant du gouvernement central, ainsi qu’à 100 000 dollars alloués à des projets agricoles dans la province.

Cette décision de mise en accusation suscite des réactions contrastées. La fédération de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) à Mbuji-Mayi, parti dont le gouverneur est membre, dénonce une démarche « abusive » de la part de l’Assemblée provinciale. Ses présidents sectionnaires estiment que cette procédure vise davantage à affaiblir l’autorité provinciale qu’à rendre justice.

De leur côté, plusieurs analystes politiques et juristes, invités sur différentes antennes locales, appellent à la prudence. Selon eux, dans le contexte judiciaire actuel, engager un bras de fer avec la justice pourrait être contre-productif. « Aucun précédent n’a montré la victoire d’un accusé dans des cas similaires. Cela pourrait épuiser inutilement ses ressources financières et politiques », avertit un juriste interrogé sur les ondes d’une radio de la place.

Alors que l’ultimatum court toujours, la province retient son souffle. Reste à savoir si Jean Paul Mbwebwa optera pour la confrontation judiciaire ou choisira de se retirer pour apaiser les tensions politiques grandissantes dans la région.

Félix Ilunga