Kinshasa – Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, fait face à une fronde politique sans précédent menée par un groupe de députés nationaux déterminés à obtenir la destitution de son bureau. En ligne de mire : des accusations de blocage du contrôle parlementaire, en violation flagrante du règlement intérieur de la Chambre.

À l’origine de cette initiative, le député Eliezer Ntambwe, élu de Lukunga, a pris la parole lors de la plénière du mardi 6 mai 2025 pour dénoncer ce qu’il qualifie de « complicité tacite entre le bureau Kamerhe et le gouvernement ». Selon lui, cette attitude viserait à soustraire certains ministres et responsables d’établissements publics à l’obligation de rendre compte devant la représentation nationale.

Joint , Eliezer Ntambwe n’a pas mâché ses mots : « Le bureau actuel protège le gouvernement en refusant aux députés l’exercice de leur pouvoir de contrôle. C’est une grave dérive institutionnelle. »

En coulisses, les tractations vont bon train. Plusieurs élus affirment déjà leur volonté de signer la pétition dans les plus brefs délais. Leur objectif : doter l’Assemblée nationale d’une nouvelle direction, jugée plus respectueuse de la Constitution et de son rôle de contre-pouvoir.

Ce mouvement de contestation survient dans un contexte politique tendu, où les équilibres entre les institutions semblent fragilisés par des luttes internes et des enjeux de gouvernance. Pour Vital Kamerhe, ce défi pourrait bien marquer un tournant dans son mandat à la tête de la Chambre basse.

Douglas Nkol MWANANGANA