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Est de la RDC : JED alerte sur l’enrôlement forcé de journalistes par les rebelles de l’AFC-M23

Dans un climat de tensions croissantes entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, l’organisation Journaliste en Danger (JED) a lancé, le 3 mai dernier, un cri d’alarme face à la situation critique des journalistes dans l’Est du pays. Selon son communiqué, plusieurs professionnels des médias sont victimes d’un enrôlement forcé au sein du mouvement armé AFC-M23, qui contrôle une grande partie des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Depuis la prise de Goma et de Bukavu, JED indique que les journalistes sont devenus des cibles privilégiées des rebelles : certains sont menacés, enlevés ou séquestrés, d’autres enrôlés de force et, dans certains cas, exécutés. À ces exactions s’ajoutent des fermetures arbitraires de médias, des actes de pillage et des pressions pour diffuser une propagande contrôlée par la rébellion.

« JED s’insurge contre cet enrôlement forcé qui signe la fin des médias indépendants et du journalisme professionnel dans les zones sous emprise de l’AFC-M23 », déclare l’ONG.

Le 23 février 2025, lors d’une réunion à Bukavu organisée par les responsables de la communication du M23, une soixantaine de journalistes et de directeurs de médias auraient reçu une dizaine de directives interdisant toute publication critique à l’égard du mouvement. Ce black-out informationnel contribue, selon JED, à une censure massive et à la mise au pas des médias locaux.

L’organisation dénonce des violations graves des droits humains et de la liberté de la presse, affirmant que les auteurs de ces crimes ne peuvent rester impunis.

« Ces attaques contre l’intégrité physique des journalistes, les pressions pour diffuser une information manipulée et l’enrôlement idéologique violent les normes internationales en matière de liberté d’expression », insiste JED.

Face à cette situation, JED appelle les forces rebelles au respect des droits des journalistes et de leur mission d’intérêt public. Elle exhorte également les acteurs engagés dans les négociations de paix entre la RDC et le Rwanda — notamment sous la médiation des États-Unis — à inscrire la liberté de la presse et la protection des journalistes à l’agenda des pourparlers.

« Aucun processus de paix durable ne peut se construire sans une presse libre, indépendante et protégée », conclut l’organisation.

Les affrontements entre les FARDC et les milices de l’AFC-M23 ont déjà fait des milliers de morts et déplacé massivement les populations. Selon les chiffres de JED, une cinquantaine de journalistes ont dû fuir les zones occupées, tandis que les provinces du Nord et du Sud-Kivu enregistrent le plus grand nombre d’attaques ciblées contre la presse dans tout le pays. Plusieurs radios ont été vandalisées, fermées ou censurées pour empêcher les journalistes de rendre compte des violations commises sous administration rebelle.

Enfin, JED alerte sur la tenue de formations idéologiques obligatoires où des journalistes sont enrôlés de force et initiés au maniement des armes, une pratique inédite et extrêmement alarmante.

Dans les villes de Goma et Bukavu, des journalistes continuent d’exercer sous contrainte, tandis que d’autres, malgré les risques, s’efforcent de maintenir une indépendance éditoriale.

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