Nord-Kivu : Les journalistes pris pour cible dans le territoire de Masisi, l’alerte d’un responsable de média

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai, une alerte grave a été lancée depuis l’est de la République démocratique du Congo. Dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, les professionnels des médias exercent leur métier sous la menace constante des violences armées et de l’insécurité généralisée.
Félix Balume, directeur de la radio communautaire Mweso, aujourd’hui réfugié à Beni, dénonce une situation alarmante qui remet en cause toute idée de liberté de la presse dans cette région troublée. « On ne peut pas parler de la liberté de la presse dans le territoire de Masisi parce qu’il y a une insécurité grandissante. Les journalistes sont menacés », a-t-il affirmé avec gravité.
Selon lui, les conséquences sont dramatiques : deux journalistes ont été tués en 2024 dans l’exercice de leurs fonctions. Barthélémy Kubanabantu, de Kitchanga, a été assassiné par des rebelles, tandis que Bwira Bwalitse, de la radio communautaire de Kalembe, a été sauvagement tué sur la route reliant Kalembe à Kitchanga. Ces actes de violence s’inscrivent dans un contexte de guerre où les journalistes deviennent des cibles directes, contraints pour beaucoup de fuir et de vivre dans la clandestinité.
Dans un pays où la presse locale joue un rôle crucial pour informer les communautés isolées, cette insécurité persistante à Masisi constitue une menace non seulement pour les professionnels des médias, mais aussi pour le droit à l’information des populations locales.
Le cri d’alarme de Félix Balume vient rappeler, en ce 3 mai, que la liberté de la presse reste un combat quotidien pour nombre de journalistes congolais, en particulier dans les zones de conflit.
Rédaction