Conseil de sécurité: la RDC exige un régime de notification sur les transferts d’armes vers le Rwanda

Lors de son intervention au Conseil de sécurité de l’ONU, la Ministre d’État en charge des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire alarmante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle a dénoncé l’inaction face aux violations persistantes commises par le M23 et les Forces rwandaises de défense (RDF), malgré l’adoption de la résolution 2773.
Dans son intervention, la Ministre congolaise a rappelé que les aéroports de Goma et Bukavu restent sous le contrôle du M23 et des RDF, tandis que les populations civiles endurent une multiplication des exécutions sommaires, enrôlements forcés, enlèvements et atteintes graves aux droits humains.
« Depuis l’adoption de la résolution 2773, 54 jours se sont écoulés, marqués par l’attente, l’inertie et la poursuite des violences. Sur le terrain, rien n’a changé. L’urgence humanitaire en République démocratique du Congo ne peut plus attendre. Il en va de notre devoir moral, mais aussi de la stabilité régionale. », a-t-elle déclaré.
Kayikwamba a insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de vérification, en élargissant le mandat de la MONUSCO et en collaborant étroitement avec le groupe d’experts des Nations unies. Elle a affirmé que les décisions du Conseil de sécurité ne peuvent rester sans suite, en particulier lorsque des États continuent à violer ouvertement les résolutions.
Thérèse Kayikwamba a salué les premières sanctions imposées au Rwanda et au M23, tout en appelant à des mesures plus strictes notamment de sanctionner la chaîne de commandement des RDF et les décideurs politiques impliqués; Révoquer le statut du Rwanda comme pays contributeur de troupes ; Imposer un embargo sur les minéraux issus de l’exploitation illégale en RDC et de Mettre en place un régime de notification sur les transferts d’armes vers le Rwanda.
En évoquant le génocide contre les Tutsis en 1994, Thérèse Kayikwamba a rappelé les conséquences durables de cet événement tragique sur la RDC :« Depuis 30 ans, l’Est de la RDC subit les répliques de cette horreur initiale. Il a absorbé, seul, le choc d’une instabilité régionale née de la fuite des génocidaires. » a-t-elle conclu.
Rédaction