TRANSCO/Kasaï-Oriental : l’ingénieur Christian Tshiamala dénonce une gestion désastreuse »

Entre bus en panne, abus de pouvoir et détournements présumés, l’agence provinciale de TRANSCO est au bord du gouffre. Un appel citoyen pour sauver ce service public.
Mbujimayi — 14 Avril 2025
L’ingénieur Christian Tshiamala n’est pas resté silencieux face à la débâcle annoncée de l’Agence TRANSCO au Kasaï-Oriental. Dans une déclaration rendue publique après les élections du 20 décembre 2023, cet acteur engagé du contrôle citoyen dans le cadre de l’Union Sacrée de la Nation dresse un tableau sombre de la gestion de cette entreprise publique de transport.
Selon le secrétaire exécutif provincial du MLC ( Mouvement pour la libération du Congo), les conclusions d’une enquête menée récemment sur le terrain sont sans appel : l’agence est en chute libre.
Des bus cloués au sol
À son lancement dans la province, l’agence comptait cinq bus. Aujourd’hui, seuls deux sont encore en service. En cause : l’absence d’entretien régulier, le non-respect des procédures de maintenance et une gestion négligente du matériel roulant.
Une gestion sous haute tension
Mais les accusations ne s’arrêtent pas là. Le chef d’agence est pointé du doigt pour une série de dérives :
— Détournement des recettes issues de la location des bus et du transport de colis, qui ne sont jamais comptabilisées officiellement ;
— Révocations jugées illégales de certains agents ;
— Retenues arbitraires sur les salaires pour des fautes disciplinaires sans fondement ;
— Refus manifeste de bancariser la paie des agents, malgré les plaintes récurrentes du personnel.
Une surfacturation qui pénalise les usagers
Le contrôle citoyen a également mis en lumière une surfacturation sur le trajet Mwene-Ditu – Mbuji-Mayi, où chaque passager paierait 4 000 FC de plus que le tarif normal, sans justification apparente.
Un appel à l’action
« TRANSCO est en voie de disparition au Kasaï-Oriental », alerte Christian Tshiamala. Il exhorte les autorités compétentes à intervenir rapidement pour éviter la disparition totale de ce service public vital. Il plaide pour des mesures fortes, notamment le remplacement du management actuel, à l’heure où cinq nouveaux bus sont attendus dans la province.
“Il faut un nouveau leadership, capable de redorer l’image de TRANSCO et de garantir un service efficace à la population”, insiste-t-il.
Dans un contexte où la gouvernance est au cœur des préoccupations nationales, cette prise de parole citoyenne relance le débat sur la gestion des entreprises publiques en RDC. Et rappelle, une fois de plus, que les services publics doivent servir les citoyens, et non les intérêts privés.
Félix Ilunga