En mars 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) a enregistré un important écart budgétaire, avec des dépenses publiques s’élevant à 1,473,5 millions de dollars américains, dépassant de 38,6 % les prévisions initiales fixées à 1,063,4 millions de dollars. Ce dérapage budgétaire représente également une hausse de 78,1 % par rapport aux dépenses effectuées en mars 2024, illustrant une pression croissante sur les finances de l’État.

Les dépenses courantes ont été particulièrement élevées, atteignant 964,5 millions de dollars, soit un dépassement de 21,9 % par rapport au budget prévu pour cette catégorie. Cette inflation s’explique principalement par l’augmentation des salaires des agents de l’État et des subventions, deux postes qui concentrent une part importante des charges récurrentes du gouvernement.

Les dépenses en capital n’ont pas été en reste : initialement budgétisées à 55 millions de dollars, elles ont finalement grimpé à 74,5 millions. Ce surcoût pourrait refléter un effort renforcé dans les investissements en infrastructures, mais il pose aussi la question de la rigueur dans l’exécution budgétaire.

Au terme du premier trimestre 2025, la situation globale révèle un déficit de trésorerie de 874,9 millions de dollars, soit environ 1,75 milliard de francs congolais (CDF). En effet, les recettes publiques collectées (2,860,5 millions USD) n’ont pas suffi à couvrir les dépenses totales (3,735,4 millions USD), accentuant les tensions budgétaires.

Face à ces déséquilibres, les autorités congolaises sont confrontées à un double défi : renforcer l’efficacité de la collecte des recettes et maîtriser les dépenses, notamment en rationalisant les charges salariales et en améliorant la planification des investissements. À défaut de mesures correctives, ces dérives pourraient compromettre la stabilité économique et la capacité de l’État à financer ses priorités.

Alpha MUTOMBO MBIKAYI