Le jeudi 10 avril 2025, Rachel KAPINGA, coordonnatrice de la Nouvelle Société Civile du Congo, n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur la gestion de la province du Kasai-Oriental, sous l’autorité du gouverneur élu. Lors d’une prise de parole sans détour, elle a dressé un bilan accablant de l’action des autorités locales, qui, après avoir suscité de grands espoirs lors du scrutin, semblent avoir déçu les attentes populaires.

Selon Rachel KAPINGA, la gestion actuelle de la province relève davantage de la continuité des échecs passés que d’un réel renouveau. « Nous comptons plus d’une année sans action tangible ayant un impact visible sur la population, à part des réunions stériles et des va-et-vient inutiles », a-t-elle déclaré. Cette situation, déplorée par la société civile, est source de frustration pour les habitants qui espéraient une transformation en profondeur après l’arrivée des nouvelles autorités locales, issues d’un ancien parti d’opposition.

Un des points de friction majeurs soulevés par la coordonnatrice concerne la gestion des fonds alloués à la province. Selon elle, malgré les promesses de transparence, des zones d’ombre persistent autour des sommes reçues : 3 millions de dollars du gouvernement central, 3 millions de la rétrocession ainsi que les recettes quotidiennes générées par les péages du pont Lubilanji et de Tshibombo, sans oublier les taxes perçues sur les motos-taxis. La question qui taraude la population est simple : pourquoi ces fonds ne sont-ils pas utilisés pour le développement de la province ? Rachel KAPINGA a insisté sur le besoin d’un éclaircissement financier, affirmant que la population, en cas de silence prolongé, n’hésiterait pas à organiser des manifestations pour obtenir des réponses claires.

En matière de sécurité et de politique, la coordonnatrice n’a pas épargné le pouvoir en place. Elle a évoqué des menaces et intimidations à l’encontre de ceux qui osent émettre des opinions contraires, déplorant une atmosphère d’intolérance croissante. « Les contradictions ne peuvent pas être l’objet de l’intolérance », a-t-elle martelé, rappelant les principes démocratiques fondés sur le respect de la liberté d’expression.

Pour Rachel KAPINGA, il est devenu évident que la gestion de la province du Kasai-Oriental sous l’actuel leadership manque de vision et de clarté. La société civile, inquiète, appelle les autorités à une prise de conscience urgente, afin de redonner espoir à une population désormais méfiante face à un pouvoir jugé faible et suspect. « La démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », a conclu la coordonnatrice, soulignant que la population ne se laissera pas abuser par des promesses non tenues.

La réaction du gouvernorat se fait attendre.

Denis BABI WA MULUMBA