Dans une interview exclusive accordée à gazetteinfos.net, le doctorant en Sciences de l’information et de la communication (SIC), Jeanot Lubamba, exprime ses préoccupations sur le processus actuel des consultations politiques menant à la formation du gouvernement d’union nationale en République Démocratique du Congo (RDC). Ces consultations, censées incarner une étape clé pour l’unité nationale, soulèvent des interrogations quant à leur véritable portée et leur inclusivité.

Le premier constat de cet assistant de l’Université de Mbujimayi porte sur le fait que l’union nationale, principal préalable à la formation d’un gouvernement d’union nationale, n’a pas véritablement été mise en place. Il estime que ce manque de base solide fragilise le processus, risquant de nuire à la cohésion nationale tant attendue par le Président de la République et population. Il rappelle que la formation d’un tel gouvernement ne peut être efficace sans l’implication réelle de toutes les parties prenantes et la création d’un véritable cadre d’unité.

De plus, ce chercheur en SIC souligne que les consultations ne concernent essentiellement que les mêmes figures politiques, en particulier celles de l’Union Sacrée de la Nation, plateforme du Chef de l’État Félix Tshisekedi. Selon lui, cette répétition des mêmes acteurs, concentrée à Kinshasa, laisse présager la reconduction des mêmes personnages dans la future équipe gouvernementale, devant pourtant être d’union nationale. Il déplore que cette dynamique ne tienne pas compte des aspirations des Congolais des autres provinces et, pis encore, des jeunes, qui sont souvent relégués au second plan dans les discussions politiques.

« Les jeunes, pourtant désignés comme véritable levin du développement futur du pays, ne sont consultés que lorsqu’il s’agit d’intégrer les rangs de l’armée ou de défendre le pays contre les rebelles », affirme cet enseignant. Il déplore le manque d’opportunités pour cette tranche de la population dans les prises de décisions politiques essentielles.

Une autre préoccupation soulevée par l’expert concerne l’absence de l’opposition dans les consultations. Selon lui, le boycott apparent des partis d’opposition pose un problème majeur d’inclusivité. Si ces partis ne participent pas pleinement aux discussions, cela pourrait conduire à des contestations des décisions prises et à des tensions à travers le pays.

Enfin, une question demeure en suspens : l’ancien président Joseph Kabila, bien qu’invité et annoncé par le cabinet du conseiller en matière de sécurité de Félix Tshisekedi, semble peu probable à prendre part à ces consultations. Sa position pourrait influencer l’issue de ce processus.

Pour ce chercheur, la suite des événements pourrait bien déterminer l’avenir politique du pays, avec des implications importantes pour la stabilité et la cohésion de la RDC. Le processus des consultations politiques, selon lui, reste encore ouvert et doit être revu pour garantir une véritable représentativité et éviter les risques de division.

Denis BABI WA MULUMBA