Dans un contexte déjà tendu dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), un analyste congolais, basé à Goma ayant gardé l’anonymat, a récemment tiré la sonnette d’alarme suite à une série de publications de Muhoozi Kainerugaba, le fils du président ougandais Yoweri Museveni et commandant de l’armée ougandaise. Selon cet analyste, les messages diffusés par Kainerugaba sur les réseaux sociaux sont loin d’être anodins et pourraient avoir des conséquences graves pour la stabilité de la région.

L’analyste congolais, qui a préféré rester anonyme, a souligné que l’objectif des publications de Kainerugaba semble être de semer la discorde et de créer des tensions entre l’Ouganda et la RDC. « L’objectif est simple : après avoir installé ses hommes dans plusieurs zones stratégiques, notamment à la frontière avec l’Ouganda, la deuxième étape consiste à envenimer la situation pour susciter un conflit ouvert », a-t-il expliqué.

Les publications de Kainerugaba, qui ont fait le buzz dimanche 23 mars 2024, sont particulièrement préoccupantes. L’une de ses déclarations les plus virulentes affirme : « L’UPDF ne s’opposera pas à la prise de Kisangani par le M23. Mais il leur faudra agir vite, sinon nous le ferons nous-mêmes ». D’autres messages incluent des menaces de violences à l’encontre des autorités locales de l’Ituri, notamment le gouverneur de la province, et des déclarations faisant référence à une intervention militaire de l’armée ougandaise en RDC pour contrer des groupes rebelles comme la CODECO.

L’analyste met en garde : « L’armée congolaise et le peuple congolais doivent rester vigilants. Une fois que les tensions auront atteint leur paroxysme, l’Ouganda pourrait déclarer le retrait de ses troupes, laissant derrière lui des zones stratégiques où des groupes rebelles, comme le M23, pourraient prendre le contrôle. C’est exactement ce qui s’est passé avec les troupes kenyanes de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dans certaines régions de la RDC. »

La situation dans l’Est de la RDC est déjà marquée par des conflits armés entre les forces congolaises et divers groupes rebelles, notamment le M23, soutenu par certains observateurs internationaux. La présence de troupes étrangères, telles que celles de l’Ouganda et du Kenya, a été un sujet de débat et de controverse, de nombreux Congolais considérant cela comme une atteinte à la souveraineté nationale.

Le gouvernement congolais a réagi par la voix de ses représentants, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une provocation de la part de l’Ouganda. Cependant, le rôle exact de l’armée ougandaise et de ses déclarations publiques reste flou et suscite des inquiétudes sur les intentions réelles de Kampala dans cette région volatile.

L’analyste conclut en avertissant que les autorités congolaises doivent redoubler de prudence. « Je vous le dis, dans un avenir proche, vous verrez que mes prédictions se réaliseront », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les événements à venir pourraient avoir des répercussions dramatiques sur la sécurité et l’intégrité territoriale de la RDC.

Rédaction