Consultations politiques en RDC : Moïse Katumbi et l’opposition divisée face à l’appel de Tshisekedi

Malgré l’appel au dialogue lancé par le président Félix Tshisekedi, le parti Ensemble pour la République, dirigé par Moïse Katumbi, a décidé de ne pas participer aux consultations initiées par le directeur de cabinet du chef de l’État, Eberande Kolongele. Cette décision reflète une posture d’observation prudente de la situation politique en République Démocratique du Congo (RDC), selon des sources internes au parti. Moïse Katumbi, actuellement en exil depuis près d’un an, n’a pas encore pris la parole publiquement sur cette position, mais son parti semble aligné sur celle d’autres figures de l’opposition telles que Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo et Delly Sessanga, qui ont eux aussi choisi de se distancer de ces consultations.
Un dialogue politique qui divise
Le président Félix Tshisekedi avait récemment tendu la main à l’opposition, dans l’espoir de favoriser un climat politique apaisé et inclusif après les tensions qui ont marqué la dernière élection présidentielle. En réponse à cette initiative, le pouvoir a désigné Eberande Kolongele pour conduire une série de consultations destinées à recueillir les avis des principales forces politiques du pays. Cependant, une partie de l’opposition estime que ces consultations ne sont qu’un simple exercice de façade, visant avant tout à légitimer le pouvoir en place sans apporter de véritables garanties de transparence et d’ouverture démocratique.
Katumbi, un silence stratégique ?
Malgré la position adoptée par son parti, Moïse Katumbi garde le silence sur cette question. L’ancien gouverneur du Katanga, qui avait fait figure de principal rival de Félix Tshisekedi lors de la présidentielle de décembre 2023, s’est exilé en raison d’un climat politique devenu de plus en plus hostile. Son absence sur la scène politique congolaise alimente de nombreuses spéculations sur ses intentions futures et la stratégie qu’il pourrait adopter face au pouvoir en place. Le manque de communication de Katumbi rend difficile l’analyse de ses projets politiques à court terme, d’autant plus qu’il semble en retrait par rapport à ses alliés de l’opposition.
Quel avenir pour l’opposition congolaise ?
Alors que certains acteurs politiques tentent d’ouvrir un dialogue avec le pouvoir, d’autres, comme Fayulu, Matata et Katumbi, choisissent de maintenir une distance, laissant planer l’incertitude quant à une éventuelle coalition au sein de l’opposition. L’évolution de la situation politique dans les prochaines semaines sera donc déterminante pour l’avenir de l’opposition congolaise, qui demeure divisée face à un régime Tshisekedi difficile à affronter de manière unie.
Rédaction