Anniversaire du M23 : douze ans de conflit, un défi persistant pour la RDC (Tribune)

Une rébellion née d’un échec diplomatique
Le Mouvement du 23 mars (M23) est né, il y a douze ans, d’un échec flagrant des accords du même nom signés en 2009 entre le gouvernement congolais et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ces accords, visant à mettre fin à une période de tensions, ont été oubliés par l’État congolais , ce qui a mené à la formation du M23, un groupe armé qui, depuis sa naissance, est au cœur de l’instabilité dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Les origines du M23 : un pacte non respecté
Les accords du 23 mars 2009 prévoyaient la transformation du CNDP en un parti politique, le retour et la réintégration des réfugiés rwandais, ainsi que l’intégration des membres du CNDP dans les institutions congolaises et l’armée. Cependant, ces engagements n’ont pas été respectés, plongeant le pays dans une nouvelle période de tensions. Le M23, formé en 2012 par des dissidents du CNDP, a pris les armes sous la direction de Jean-Marie Runiga Lugerero et de Sultani Makenga, dénonçant l’inertie du gouvernement congolais dans la mise en œuvre des accords.
Le M23 en guerre : De la conquête de Goma à la reprise des hostilités
Après un premier échec militaire en 2013 face à l’armée congolaise et la MONUSCO, le M23 s’est retrouvé dispersé dans plusieurs pays voisins, notamment au Rwanda et en Ouganda. Cependant, le groupe n’a jamais renoncé à ses objectifs. En 2021, le M23 a repris les armes en raison de l’inefficacité des négociations avec Kinshasa, attaquant plusieurs villages et exacerbant la violence dans la région. Le groupe a rapidement repris plusieurs zones stratégiques du Nord-Kivu, marquant une intensification du conflit.
Le M23 aujourd’hui : une menace toujours présente
En janvier 2025, le M23 a réussi à prendre des villes stratégiques comme Masisi et Bukavu, plaçant ainsi la ville de Goma sous une pression croissante. Le groupe poursuit sa marche en avant malgré les efforts de la communauté internationale, qui a déployé des forces régionales et des contingents de la MONUSCO pour stopper l’avancée du M23. Les combats continuent de ravager les territoires du Nord-Kivu, laissant derrière eux des centaines de milliers de déplacés et exacerbant une crise humanitaire déjà dramatique.
Les perspectives de paix : une diplomatie en échec ?
Malgré des efforts diplomatiques constants et des appels à la cessation des hostilités, le M23 reste un acteur majeur du conflit. Le gouvernement congolais, bien qu’ayant tenté plusieurs approches pour contenir la rébellion, peine à convaincre ce groupe de déposer les armes. Cependant, l’actuel gouvernement semble faire bouger les lignes diplomatiques que l’instigateur, le Rwanda est de plus en plus dans le viseur des nations unies et celles régionales.
Un conflit sans fin, un pays dévasté
Douze ans après sa création, le M23 demeure une menace persistance pour la stabilité de l’est de la RDC. La population civile continue de subir les conséquences de ce conflit interminable, et la communauté internationale semble incapable d’apporter une solution pérenne. La RDC se trouve à un carrefour crucial : soit elle parvient à surmonter les fractures internes et à rétablir la paix, soit elle continue de sombrer dans une spirale de violence qui déstabilise toute la région.
La complicité interne : le cas de Corneil NANGA
Mais derrière ce chaos, certains acteurs congolais ont joué un rôle particulièrement sombre. Corneil NANGA, un exemple parmi d’autres, a trahi son peuple en rejoignant la rébellion, mettant ses intérêts personnels avant le bien-être de sa nation. Ces figures de la trahison, nourrissant la rébellion de l’intérieur, ont amplifié la souffrance des populations locales et contribué à l’effondrement des espoirs de paix.
Rédaction