Nouvelle attaque des ADF à Mavivi/Ngité : 5 morts, des blessés et des disparitions d’enfants

Le village de Mavivi/Ngité, situé sur la route Beni-Oicha en territoire de Beni, au Nord-Kivu, a été frappé par une attaque meurtrière des rebelles ADF dans la nuit du vendredi au samedi 8 mars 2025. L’attaque, qui s’est produite à 22 heures, a ciblé le sous-village de Kavingazi, dans la localité de Ngité 1er. Cinq personnes ont perdu la vie, tandis que plusieurs autres ont été blessées, dont quatre gravement. En outre, plusieurs enfants ont disparu, et de nombreux biens ont été pillés ou détruits, notamment des motos, des vivres et des animaux de la basse-cour.
Les habitants de Mavivi/Ngité, déjà traumatisés par la violence récurrente dans la région, ont une nouvelle fois été plongés dans la stupeur. L’attaque a causé de nombreuses pertes humaines, parmi lesquelles se trouvent deux hommes, dont un chef de base, et une femme brûlée vive dans l’un des quatre foyers incendiés. Le fils de la victime, Osée, a témoigné avoir entendu les derniers cris de sa mère alors qu’il parvenait à s’échapper.

Bien que les forces de défense et de sécurité, comprenant les FARDC et les forces ougandaises de l’UPDF, soient présentes sur le terrain, la société civile locale déplore l’inefficacité apparente de leur déploiement. Kathembo Kisaki Louis, président de la société civile du groupement Batangi-Mbau, a exprimé son incompréhension face à la persistance des attaques dans une zone censée être sécurisée par les militaires. Selon lui, la lenteur des interventions et l’absence de prise en compte des alertes émises par la population sont des facteurs aggravants. Il a aussi rappelé que cet incident est survenu après une semaine d’avertissements concernant des mouvements suspects dans la région.
La situation de sécurité à Mavivi/Ngité reste préoccupante. Ce samedi matin, les autorités militaires se sont rendues sur place pour mener une enquête et échanger brièvement avec les habitants. Cependant, la population a exprimé sa frustration face au faible nombre de soldats et de policiers dans la zone, insistant sur la nécessité de renforcer la sécurité pour éviter de nouvelles tragédies.
La société civile continue de dénoncer les attaques fréquentes des ADF. Ces derniers mois, 36 civils ont perdu la vie dans le groupement Batangi-Mbau, ajoutant à l’angoisse d’une population qui se sent abandonnée par les autorités et en quête de protection face à la menace constante des groupes armés.
Rédaction