Le Réseau pour les Droits de l’Homme (REDHO) tire la sonnette d’alarme sur la situation critique qui prévaut à la prison centrale de Butembo, dans le Nord-Kivu, où un surpeuplement inquiétant met en péril la vie des détenus et des gardiens. Cette alerte survient après une tentative d’évasion avortée, survenue le jeudi 6 mars 2025, où des détenus ont maîtrisé un gardien et brisé un cadenas, permettant à trois prisonniers de s’échapper. L’un d’eux a été abattu après avoir escaladé le mur de l’enceinte pénitentiaire.

Le constat est sans appel : la prison, construite pour accueillir 250 personnes, en héberge aujourd’hui pas moins de 1 693 détenus, un ratio de plus de six prisonniers par place. Cette situation a des conséquences dramatiques. En plus des risques d’évasions comme celui du 6 mars, le surpeuplement entraîne un manque criant de nourriture et de soins médicaux. En effet, la prison fait face à des conditions de vie insoutenables, avec 8 décès enregistrés depuis le début de l’année 2025, un chiffre qui souligne l’ampleur des carences en matière de santé et d’hygiène.

Dans sa note de monitoring, le REDHO appelle les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de détention. L’organisation recommande notamment d’accélérer l’instruction des dossiers des détenus afin de désengorger la prison et de libérer ceux poursuivis pour des infractions mineures. Par ailleurs, le REDHO plaide pour la construction d’une nouvelle prison, notamment dans la zone de Kakwangura, pour désaturer la prison de Butembo et éviter des situations de crise.

Rédaction