Aubin Minaku et Emmanuel Ramazani Shadary interdits de quitter le pays

Les relations tendues entre le pouvoir en place et les anciens responsables du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) prennent un tournant décisif. Aubin Minaku et Emmanuel Ramazani Shadary, deux figures emblématiques du PPRD et proches de l’ex-président Joseph Kabila, sont désormais sous le radar de la justice militaire congolaise. Les deux anciens dignitaires ont été invités à se présenter devant l’auditorat militaire supérieur de la Gombe afin « d’éclairer la justice » sur des accusations graves les liant à des activités supposées de complicité avec les rebelles du M23/AFC.
Dans un communiqué officiel dont une copie est à gazetteinfos.net , Constant Mutamba, ministre d’État chargé de la justice et garde des sceaux, a fait savoir que les deux hommes politiques faisaient l’objet d’une interdiction formelle de quitter le pays. Cette mesure s’inscrit dans une série d’auditions et d’interpellations de hauts responsables du PPRD, suspectés de soutenir indirectement le mouvement terroriste du M23/AFC, impliqué dans plusieurs violences dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Le contexte de ces accusations remonte à une déclaration inquiétante faite par Aubin Minaku lors d’une récente réunion du PPRD à Kinshasa. Le vice-président du parti a affirmé : « Le Chef a dit, il faut être prêt à tout. Quand le chef dit, il faut être prêt à tout, chacun de nous, un PPRD pur sang comprend. Quand le chef dit : fini le moment du silence, des actions clandestines, maintenant c’est le moment des actions ouvertes. Je m’assume, ça dit tout ». Ces propos ont suscité une vague de spéculations sur un éventuel soutien aux activités du M23/AFC, surtout après les déclarations récentes de Joseph Kabila en Namibie, à la suite desquelles le ministre de l’Intérieur a convoqué Emmanuel Ramazani Shadary pour clarifications.
Rédaction