Le « contrat du siècle », signé en 2008 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et un consortium d’entreprises chinoises, continue de faire polémique. Bien qu’il ait été renégocié en 2024 avec l’espoir d’améliorer la situation financière du pays, la société civile, réunie sous la coalition « Le Congo n’est pas à vendre », estime que cette nouvelle version du contrat profite principalement à la partie chinoise, et non à l’État congolais.

Le contrat en question, qui porte sur l’exploitation des mines de cuivre et de cobalt en échange de la construction d’infrastructures, avait été présenté comme une solution pour le développement de la RDC. Il stipule que l’État congolais devrait recevoir 324 millions USD annuellement pendant 20 ans, à condition que le prix du cuivre soit d’au moins 8 000 USD la tonne. Cependant, les ONG dénoncent l’incertitude de cette clause, soulignant que si les prix chutent en dessous de ce seuil, les paiements à la RDC pourraient être réduits, voire inexistants.

Plus grave encore, la coalition de la société civile critique la stabilité de ces versements, soulignant que, même si le prix du cuivre grimpe à 12 000 USD la tonne, la RDC continuera de recevoir la même somme, soit 324 millions USD. Selon les estimations de l’ONG, cette situation aurait entraîné un manque à gagner de 132 millions USD pour l’année 2024, ce qui, selon eux, démontre les failles du contrat pour l’économie congolaise.

La coalition dénonce également le maintien d’exonérations fiscales qui bénéficient aux entreprises chinoises, à hauteur de 100 millions USD, sans contrepartie réelle pour le pays. Bien que les autorités congolaises insistent sur le fait que les infrastructures seront suffisantes pour compenser ces pertes, le manque de garanties financières pose question.

Dans ce contexte, la société civile appelle à une nouvelle renégociation du contrat afin d’assurer un meilleur équilibre des gains pour la RDC. Des voix s’élèvent, notamment celle de Baby Matabishi, coordonnateur au Centre Carter-RDC, qui insiste sur la volatilité des prix du cuivre et l’absence de garanties solides pour l’État congolais.

Ce dossier continue de diviser, et la question demeure : les autorités congolaises se sont-elles faites avoir une nouvelle fois dans cette transaction aux contours flous ? L’avenir du « contrat du siècle » pourrait bien en dépendre.

Rédaction