RDC : scandale au ministère des mines – le ministre Kizito Pakapomba défie-t-il le chef de l’État ?

Le Ministère des Mines de la République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement secoué par un scandale administratif qui pourrait remettre en question l’autorité du gouvernement et du chef de l’État. Alors que le président Félix Tshisekedi a expressément interdit aux membres du gouvernement d’engager des actes administratifs sans son aval, le ministre des Mines, Kizito Pakapomba, semble avoir ouvertement défié cette directive.
Deux arrêtés parvenus à gazetteinfos.net, qui portent une date du 26 février mais qui sont visiblement antidatés au mois de janvier, ont été signés par Pakapomba. Ces arrêtés, qui ont fait surface sur les réseaux sociaux ce week-end, nomment un coordonnateur et son adjoint à la Cellule Technique de Coordination et Planification Minière (CTGPM), ainsi que les chefs de départements de cette structure. Un fait qui soulève de nombreuses interrogations.
Contacté, les fonctionnaires et cadres de la CTGPM, à la fois choqués et préoccupés, soulignent plusieurs irrégularités graves. En premier lieu, l’ordonnance-loi qui a institué cette structure stipule clairement que la nomination du coordonnateur relève de l’autorité du chef de l’État, et non celle du ministre des Mines. Cette décision soulève un autre point : selon les procédures administratives en vigueur, c’est bien le ministre et non le secrétaire général des mines qui doit notifier les nominations.
Mais l’irrégularité la plus frappante demeure le fait que le Coordonnateur actuel de la CTGPM, qui est déjà en mission de service avec son ministre, n’a même pas été révoqué ou remplacé avant l’édition de ces arrêtés.
Les experts et observateurs de la scène politique congolaise s’inquiètent de cette tentative de contourner les règles établies. Les agents de la structure ont interpellé la Première ministre, Judith Suminwa, lui demandant de veiller au respect des directives du président Tshisekedi et de remettre de l’ordre dans cette gestion chaotique.
Ce scandale soulève une question fondamentale : le ministre des Mines cherche-t-il à défier ouvertement l’autorité présidentielle et à fragiliser les institutions du pays ? Ou s’agit-il simplement d’une série d’erreurs administratives graves ? Quoi qu’il en soit, le respect de la hiérarchie, des procédures légales et de l’autorité du président est désormais une question cruciale pour la stabilité de l’exécutif et la crédibilité de ses actions.
Le chef de l’État devra rapidement réagir et prendre les mesures nécessaires pour éviter que cette affaire ne jette une ombre sur son gouvernement.
Denis BABI WA MULUMBA