#Société

Kasaï Oriental : Entre crise et malentendus à la SACIM, l’urgence d’agir pour sauver l’économie locale

Le mythe de la fermeture : une société toujours en activité

Contrairement aux rumeurs persistantes de fermeture, la Société Anhui Congo d’Investissement Minier (SACIM), implantée au Kasaï Oriental, demeure toujours opérationnelle. Toutefois, cette entreprise, un acteur clé de l’économie locale, fait face à une crise majeure qui menace son avenir et celui des milliers de personnes qui dépendent d’elle. Les rumeurs de fermeture ont été alimentées par une série de décisions gouvernementales controversées, mais la réalité est bien plus complexe et nécessite des réponses urgentes.

Une crise financière profonde : des salaires non payés depuis plus d’un an

La situation de la SACIM s’est gravement détériorée à la suite d’un arrêté ministériel imposant la vente de plus de 400 000 carats de diamants à un prix fixé à 6$ par carat, bien inférieur à celui du marché qui est d’environ 15$ par carat. Cette décision, qui oblige la société à vendre ses diamants à des acheteurs choisis par l’État, a plongé l’entreprise dans une crise financière aiguë. Plus de 700 travailleurs permanents se retrouvent sans salaire depuis plus de 12 mois, y compris les retraités. Cette situation de non-paiement est insoutenable et compromet sérieusement le moral des employés ainsi que la viabilité à long terme de la société.


Un impact économique dévastateur pour la région

La SACIM n’est pas seulement un employeur majeur, elle est aussi un acteur essentiel de l’économie provinciale. En plus de ses activités minières, l’entreprise finance des projets de développement communautaire à hauteur de 0,3% de son chiffre d’affaires. Cependant, en raison de ses difficultés financières, ces dotations sont suspendues, affectant ainsi des projets de développement indispensables dans la région. Une fermeture de la SACIM aurait des conséquences catastrophiques pour le Kasaï Oriental, une province déjà fragile économiquement.

Le plaidoyer de la société civile : annulation de la mesure Gouvernementale

Face à la crise qui perdure, la société civile de Miabi, dans une lettre ouverte adressée au gouverneur de la province, a lancé un appel pour l’annulation de l’arrêté ministériel limitant la vente des diamants de la SACIM. Selon eux, la décision du ministère des Mines, qui impose une équipe restreinte d’acheteurs pour les diamants, empêche l’entreprise de fonctionner efficacement et compromet sa rentabilité. Placide Lufuluabo, président de la société civile de Miabi, souligne que cette restriction entrave la capacité de la SACIM à écouler ses stocks dans les délais et à assurer le paiement de ses employés.

Des solutions urgentes sont nécessaires

Il est clair que la survie de la SACIM et le maintien de l’équilibre économique dans le Kasaï Oriental nécessitent des actions immédiates. Le gouvernement congolais doit impérativement revoir sa politique concernant la vente des diamants et permettre à la SACIM de vendre ses productions à des prix de marché. De plus, la régularisation des paiements des salaires est essentielle pour maintenir la confiance des employés et éviter une catastrophe sociale.

En l’absence de solutions urgentes et adaptées, la situation pourrait rapidement se dégrader, non seulement pour les travailleurs de la SACIM, mais aussi pour toute la région qui dépend de l’entreprise. Les autorités sont donc appelées à agir de toute urgence pour sauver la SACIM, préserver les emplois et garantir la stabilité économique du Kasaï Oriental.


Denis BABI WA MULUMBA

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *