Le vendredi 21 février 2025, la Haute cour militaire de Kinshasa, siégeant en appel, a prononcé la condamnation à 15 ans de prison pour meurtre contre la commissaire supérieure Carine Lokeso et le brigadier en chef Gérard Tokis Kumbo. Les deux prévenus ont été jugés responsables du meurtre de l’activiste des droits de l’homme, Rossy Mukendi Tshimanga, survenu lors de la marche des chrétiens catholiques du 25 février 2018 dans la commune de Lemba, à Kinshasa.

L’affaire remonte à l’époque où Mukendi a perdu la vie pendant une manifestation contre la révision de la Constitution, initiée par l’ancien régime de Joseph Kabila. Après des années de procédure judiciaire, la Haute cour militaire a statué en faveur d’une peine de 15 ans de servitude pénale principale pour Lokeso et Tokis Kumbo, avec admission des circonstances atténuantes. Cependant, les deux accusés ont été acquittés de la charge de violation des consignes, qui leur avait également été reprochée.

Le général de brigade et magistrat Martin Ekofo Inganya, juge président, a également annoncé que les deux prévenus devront chacun payer une amende de 300.000 francs congolais pour frais d’instance. Bien que l’action publique ait requis des sanctions plus sévères, y compris la destitution de Lokeso et la dégradation de Tokis, la cour n’a pas accédé à ces demandes.

L’affaire, qui a suscité une grande attention, a été portée devant la Haute cour militaire après un appel suite à la décision de la Cour militaire de Kinshasa/Matete. Ce verdict met un terme, pour l’instant, à un long processus judiciaire qui avait commencé par une audience introductive en octobre 2022. Cette condamnation marque une étape importante dans la lutte pour la justice dans le pays, particulièrement dans le cadre des violences policières contre les activistes et manifestants en République Démocratique du Congo.