Ituri : la Monusco et les FARDC déjouent une nouvelle attaque des Codeco

Dans la nuit de dimanche à lundi, la région de l’Ituri a de nouveau été le théâtre d’une incursion des miliciens du groupe Codeco. Cette fois-ci, l’attaque s’est déroulée près du site des personnes déplacées de Djaiba, situé à environ 90 kilomètres au nord de Bunia, dans le territoire de Djugu.
Les forces de la paix de la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilité et la paix et en RDC), accompagnées des militaires congolais des FARDC, étaient en état d’alerte et ont riposté rapidement pour contrer cette nouvelle menace.
Selon des sources locales, citées dans le communiqué de la Monusco, des échanges de tirs ont éclaté, mais heureusement, aucune victime n’a été signalée. Les assaillants, en déroute, ont néanmoins incendié trois maisons avant de fuir, laissant la population dans un climat de panique.
Les habitants et les déplacés du village voisin de Laudjo ont cherché refuge à la base militaire de la Monusco, où ils ont passé la nuit, craignant de nouvelles attaques. Cette série d’assauts, qui dure depuis une semaine, illustre l’escalade des tensions dans la région, avec la Codeco ciblant spécifiquement les sites de personnes déplacées.
Les conséquences de ces attaques sont désastreuses pour la population. Les déplacés, déjà vulnérables, se voient privés d’accès à leurs champs, entraînant une paralysie des activités scolaires et économiques. Le trafic sur la route nationale numéro 27, vital pour l’économie régionale, a également été gravement perturbé.
En réponse à cette situation alarmante, la Monusco, en collaboration avec l’armée congolaise, continue d’assurer la sécurité des sites de déplacés. Pour renforcer leur présence, deux nouvelles bases opérationnelles mobiles ont été établies le 11 février, l’une près du camp des déplacés de Lodha et l’autre dans le village voisin d’Aar.
Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU et Cheffe de la Monusco, a souligné l’urgence de la situation. Elle a appelé à une accélération du processus de désarmement et de démobilisation (PDDRC-S) pour mettre un terme à cette spirale de violence qui mine la région d’Ituri.
Joël KODJO