Kinshasa, 14 février 2025
La République Démocratique du Congo (RDC) continue de naviguer à travers une situation complexe dans l’Est du pays, avec des avancées notables sur le plan diplomatique, mais des revers militaires persistants qui fragilisent la stabilité de la région. Ce 14 février, les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux mettent en lumière des évolutions cruciales dans la gestion de la crise, mais aussi des réalités militaires difficiles qui ne semblent pas prêtes à se résoudre rapidement.

Avancées diplomatiques et humanitaires

La RDC peut se féliciter de certains progrès sur le terrain diplomatique. Un accord entre les organisations humanitaires, le Rwanda et les autorités congolaises a permis la mise en place d’un corridor humanitaire pour la ville de Goma, assurant ainsi un acheminement d’aide via Nairobi et Kigali. Cette initiative offre un soulagement bienvenu aux populations civiles durement touchées par le conflit. Le ministre congolais de la Santé a salué cette avancée en soulignant l’importance de l’accès humanitaire dans cette période de crise.

Dans un autre domaine diplomatique, les Églises catholique et protestante ont intensifié leurs efforts de médiation pour tenter de résoudre le conflit entre le gouvernement congolais et le groupe armé M23. Ces institutions religieuses attendent la transmission d’un cahier des charges du M23 pour avancer dans le processus de paix. Bien que cet engagement montre une volonté de dialogue, la situation reste fragile et incertaine.

Revers militaires persistants

Cependant, sur le front militaire, la situation demeure préoccupante. Les affrontements dans le Sud-Kivu continuent de faire des ravages. Le M23 a récemment pris le contrôle de la cité d’Ihusi et de Kalehe-centre, à seulement 60 km de Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu. Ces avancées du groupe armé exacerbent les tensions et compliquent la situation sécuritaire.

Les pertes humaines sont également dramatiques, avec plus de 3.000 décès et près de 4.200 blessés depuis le début des combats. Ces chiffres, présentés le 13 février par le ministre congolais de la Santé, témoignent de l’ampleur de la tragédie humanitaire qui se déploie dans cette région dévastée par la violence.

Conséquences diplomatiques internationales

L’instabilité militaire en RDC a également des répercussions diplomatiques à l’international. Le Parlement européen a pris la décision de suspendre immédiatement un accord de partenariat sur les matières premières avec le Rwanda, en raison de son implication présumée dans les soutiens au M23. Cette décision, adoptée en février 2024, pourrait avoir un impact considérable sur les relations économiques entre les deux pays, ainsi que sur la dynamique de la crise dans l’Est de la RDC.

DBM