RDC Nord-Kivu : environ 600 cas suspects de choléra et 14 décès enregistrés

Près de 600 cas suspects de choléra et 14 décès ont été signalés au Nord-Kivu entre le 1er et le 27 janvier. C’est ce qu’a déclaré hier vendredi depuis Kinshasa, le docteur Boureima Hama Sambo, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la République démocratique du Congo (RDC), lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.
« On s’attend à ce que ces chiffres augmentent encore à mesure que de plus en plus de blessés parviennent à atteindre les centres de soins et que de plus en plus de cadavres sont ramassés dans les rues », a alerté le Dr Boureima Hama Sambo.
S’agissant du mpox (variole simienne), 90 % des patients (128 sur 143) dans les unités d’isolement de Goma ont fui pour se mettre à l’abri, ce qui rend presque impossible de leur fournir des soins et augmente le risque de propagation.
Toujours selon le docteur, ces derniers développements surviennent alors que plus de 70 (6 %) des centres de santé du Nord-Kivu ont été touchés, certains étant complètement détruits et d’autres ayant du mal à redémarrer leurs activités. Certaines ambulances ont également été endommagées.
Cette situation est consécutive à l’escalade des violences provoquée par les terroristes du M23 et les militaires rwandais qui se sont emparé de la ville Goma après d’intenses combats contre les forces loyalistes congolaises. Plus de 500.000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’offensive du M23 dans le Nord et le Sud-Kivu début janvier. Cela s’ajoute au plus de 6,4 millions de personnes déjà déplacées.
Après l’occupation de Goma, les combats sont désormais dans la province voisine du Sud-Kivu. Si 65 blessés ont été signalés dans trois hôpitaux du Sud-Kivu, le Nord-Kivu a enregistré 3.082 blessés et 843 morts dans 31 établissements de santé.
« Si rien n’est fait, le pire est peut-être encore à venir pour les habitants de l’est, mais aussi au-delà de la République démocratique du Congo», a mis en garde vendredi le chef des droits de l’homme de l’ONU, qui n’a pas caché son inquiétude face au « risque élevé d’escalade dans toute la sous-région ».