Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a annoncé, lors de la visite officielle de son homologue rwandais Paul Kagame en Turquie le 24 janvier, que la Turquie était prête à jouer un rôle de médiateur dans la crise entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Dans une déclaration à la presse à Ankara, Erdoğan a exprimé la volonté de son pays d’apporter « ses offices ou toute l’aide nécessaire » pour trouver une solution pacifique à ce conflit.

Il a souligné que la Turquie croit fermement que le dialogue demeure l’outil le plus efficace pour apaiser les tensions et bâtir un avenir commun pour les deux nations voisines. Le président turc a également salué les efforts de médiation en cours, notamment ceux dirigés par l’Angola sous la présidence de João Lourenço, et a réaffirmé le soutien de la Turquie aux négociations directes entre la RDC et le Rwanda.

Pendant ce temps, les affrontements se poursuivent entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans la province du Nord-Kivu, particulièrement autour de la ville de Goma. Ce vendredi 24 janvier, les combats se concentraient sur deux axes stratégiques : Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, et Sake, dans le territoire de Masisi. Des tirs nourris, impliquant des armes lourdes et légères, ont été rapportés, notamment dans la zone Kanyamahoro-Kibumba, augmentant l’anxiété parmi les habitants de Goma.

À Sake, le M23 a maintenu son contrôle sur la ville et le village voisin de Mubambiro, malgré les tentatives de l’armée congolaise et de ses alliés d’empêcher l’avancée des rebelles vers Goma. Sur l’axe Kibumba, des combats intenses ont éclaté alors que le M23 cherchait à progresser, mais les FARDC résistaient fermement, selon des témoins locaux.

Depuis le 23 janvier, la MONUSCO, en collaboration avec les FARDC, a relancé l’opération Springbok pour protéger Goma, avec le soutien de forces régionales, dont les Wazalendo et la Force régionale de la SAMIDRC. Le lendemain, des tirs d’artillerie lourde ont frappé le nord de Nyiragongo, et une bombe lancée par les rebelles a tué deux civils dans le village de Muja.