La situation économique à Goma se dégrade face à l’escalade de l’insécurité et des restrictions sur le lac Kivu

La situation à Goma, au Nord-Kivu, semble évoluer rapidement et de manière inquiétante. « Nous sommes pris en otage », s’indigne Marie, commerçante locale. « Nous espérons que tout cela ne durera pas, mais pour l’instant, c’est nous, les petits, qui en payons le prix. » Depuis l’annonce du gouverneur du Nord-Kivu, mercredi dernier, l’angoisse grandit parmi la population locale. Dans un communiqué, il a informé de l’interdiction « jusqu’à nouvel ordre » de la navigation des petites embarcations, notamment les pirogues, sur le lac Kivu. Cette mesure, prise en raison de l’aggravation de l’insécurité liée aux violences imputées au groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, perturbe lourdement les échanges commerciaux de la ville.

Depuis l’occupation de plusieurs régions telles que Masisi et Rutshuru par le M23, Goma, qui dépend largement de l’approvisionnement en denrées alimentaires en provenance de ces zones, connaît une pénurie croissante de produits de première nécessité. Conséquence immédiate : une flambée des prix qui frappe particulièrement les petites bourses. Le Rwanda, désormais positionné comme la principale source d’approvisionnement pour Goma, exacerbe la dépendance de la ville vis-à-vis de ce pays, en plus des routes commerciales qui restent ouvertes avec l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie.
Dans ce contexte, les habitants de Goma, déjà éprouvés par l’instabilité et les violences, se retrouvent en proie à une double crise : celle de la sécurité et celle de l’approvisionnement alimentaire. Le futur économique de la région reste incertain, et de nombreuses voix s’élèvent pour demander une solution rapide et durable à la crise.