Amnesty International désigne les M23-RDF comme responsables directs de l’escalade des violences dans l’Est

Le groupe armé terroriste M23, soutenu par les Forces rwandaises de défense (RDF), est directement responsable de l’intensification des violences en République Démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué publié ce lundi 20 janvier par Amnesty International.
L’organisation non gouvernementale internationale a, par la même occasion, dénoncé l’usage de munitions explosives sur des zones civiles, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les populations innocentes dans la province du Nord-Kivu, en janvier 2024.
Utilisation accrue des armes explosives
Le rapport fait état de combats violents menés par le M23 contre l’armée congolaise sur plusieurs fronts, avec l’utilisation accrue de bombes et de roquettes sur des zones densément peuplées. Cette escalade de violence, qui a débuté en janvier, a particulièrement affecté les civils, avec une multiplication d’attaques et une indifférence totale aux conséquences humaines. Après une brève trêve fin juillet, les affrontements ont repris en octobre, se concentrant sur des zones résidentielles et des camps de déplacés.
Amnesty International a révélé que plusieurs bombardements ont eu des conséquences particulièrement meurtrières pour les civils. Trois attaques en particulier ont causé la mort de plus de 50 civils, représentant plus de la moitié du bilan total des victimes. Le 4 mars 2024, une attaque a frappé une colonne de civils fuyant la ville de Nyanzale, sous attaque du M23, faisant au moins 17 morts et plusieurs blessés. La majorité des victimes étaient des femmes et des enfants, fuyant des zones de combats antérieurs.
« Violation flagrante » du DIH
Le 3 mai 2024, le M23 a lancé plusieurs roquettes près de Goma, touchant un camp de personnes déplacées, tuant 18 civils, dont 15 enfants, et blessant 30 autres personnes, principalement des femmes et des enfants. Amnesty International a confirmé que ces roquettes étaient des Grad de 122 mm, un type d’armement que le M23 possède en grand nombre.
L’ONG souligne que l’utilisation de ces armes explosives dans des zones civiles est une violation flagrante du droit international humanitaire et appelle à une réponse internationale urgente pour protéger les populations vulnérables de l’est de la RDC.
L’organisation a une fois de plus rappelé que l’utilisation de tels armements, qui ont un rayon d’impact large et indiscriminé, ne fait qu’aggraver la situation des civils pris dans le conflit et exige une action immédiate pour mettre fin à ces violences.
Rédaction